Deux étudiants de l’Université Gaston Berger (Sénégal) visitent des centres de formation et de recherche agricole à Ténérife dans le cadre d’un échange d’expériences éducatives.

Massamba Gning et Sokhna Fatma Sakho, ingénieurs agronomes et doctorants de l’Université Gaston Berger de Saint Louis, ont visité Ténérife, dans le cadre de l’activité 2.2.2. « Échange d’expériences éducatives dans les régions des Canaries et du Sénégal » du projet Interreg MAC AgroFem. Au cours de la première semaine de mai, ils ont eu l’occasion de visiter de différents centres de formation et de recherche agricoles sur l’île.

Une révision des outils et des méthodologies d’analyse des sols

Le mardi 2 mai, ils ont visité la Section de Génie Agricole et Rural de l’École Polytechnique d’Ingénieurs de l’Université de La Laguna.

Ils ont été accueillis par le professeur du centre, Manuel Antonio González, et reçus par le directeur, Juan Carlos Santamarta. Dans le laboratoire de chimie générale, le professeur Miguel Corbella leur a montré les différents matériels couramment utilisés pour l’analyse des sols, des plantes et de l’eau. Parmi eux, un digesteur pour l’analyse de l’azote par la méthode Kendhal, un micro-ondes pour la minéralisation du matériel végétal, un spectrophotomètre et un test de coloration.

La journée s’est terminée avec une visite aux différentes serres de cultures ornementales, maraîchères et fruitières. Ils ont vu des échantillons d’études sur le stress hydrique et la salinité dans les vignes, les papayes et les bananes, ainsi que des recherches sur l’influence des cendres volcaniques de La Palma sur la culture des bananes.

         

 

L’utilisation d’outils pour le travail du sol, au centre de la deuxième journée de la visite

Le mercredi 3 mai, ils sont retournés au centre, où ils ont visité la fromagerie et la professeure María Rosa Medina leur a expliqué en détail la fabrication du fromage frais, en leur montrant les différentes installations, telles que la chaudière pour chauffer l’eau, le pasteurisateur, le système de séparation du lactosérum et les moules à fromage.

Le professeur González les a emmenés dans l’atelier de machines agricoles, où il leur a montré une planteuse de pommes de terre et divers outils, tels qu’une charrue à disques et une charrue à versoirs, en expliquant leurs différences, ainsi qu’une sous-soleuse, un cultivateur et un roto-bêche.

Dans une parcelle du centre, ils ont assisté à une démonstration de l’utilisation du roto-bêche et du cultivateur, et des différents résultats obtenus en fonction de la vitesse de travail. Finalement, ils ont visité les installations du séminaire permanent d’agriculture écologique (SPAE) et la station de production de biogaz.

Le centre de conservation de la biodiversité agricole de référence de l’île a accueilli les étudiants sénégalais

Le jeudi 4 mai, ils se sont rendus dans la ville de El Puerto de La Cruz, où ils ont été reçus dans le Centre pour la Conservation de la Biodiversité Agricole de Ténérife (CCBAT) par Desirée Afonso, la technicienne responsable du centre. Créé en 2003, le CCBAT fait partie du réseau national de banques de germoplasme et son principal objectif est de récupérer et de conserver la biodiversité
agricole de Ténérife. Desirée a expliqué les origines du centre, ses objectifs et son fonctionnement. Pour garantir la récupération et la conservation des espèces, le centre travaille en étroite collaboration avec les agriculteurs. Les principales actions menées sont la récolte, la conservation, la caractérisation et la documentation du matériel végétal.

Les étudiants ont pu voir les différentes chambres de dessiccation et de conservation des semences et de certaines espèces à multiplication végétative, telles que les pommes de terre. Toutes les
procédures sont effectuées en double, afin de garantir une conservation maximale du matériel végétal. La journée s’est terminée avec une visite du Jardin d’Acclimatation de La Orotava.

Ce jardin a été créé en 1788 pour répondre à la nécessité de cultiver des espèces provenant des nouvelles colonies espagnoles d’Amérique, au climat tropical, dans une partie du territoire espagnol au climat tempéré.

Après l’acclimatation des arbres et arbustes dans ce jardin, la tentative de les faire prospérer à Madrid n’a pas fonctionné, car le climat continental européen est plus rude que celui du lieu d’origine des espèces.

Une dernière journée consacrée à la recherche et à la formation agricoles

Le vendredi 5 mai, les étudiants sénégalais ont visité l’École de Formation Agraire de Tacoronte où ils ont été accueillis par les professeurs Juan Manuel Moreno Toste et Gerardo De La Rosa. Ils ont vu les installations d’élevage de lapins, de moutons et de chèvres, et ont visité les parcelles de bananes, de légumes, de plantations d’ornement et d’arbres fruitiers.

La journée s’est terminée avec une visite à l’Institut Canarien de Recherches Agraires (ICIA), où ils ont été accueillis par sa directrice, María del Carmen Jaizme Vega. Les principales activités du centre sont la sélection, la gestion et la conservation des espèces tropicales, ainsi que les pratiques agro-écologiques.

Il travaille sur la caractérisation génétique des plantes tropicales, la culture in vitro, le clonage et la caractérisation des fruits. Le centre a mis à leur disposition de différents documents sur l’agroécologie et la sélection variétale.

 

 

À propos d’Agro_Fem

Agro_Fem est l’acronyme d’une initiative consacrée à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des Îles Canaries et du Sénégal par le biais de l’autonomisation des coopératives de femmes de chaque région et de l’échange d’expériences.

Ce projet interrégional se développera pendant quatre ans grâce à un financement européen par le biais du programme Interreg-MAC et vise à promouvoir l’activité des coopératives agricoles de femmes aux Îles Canaries et au Sénégal, à établir des contacts entre les organisations des deux régions et à promouvoir la commercialisation de leurs produits, entre autres actions.

Le Cabildo de Ténérife, l’Université de La Laguna (Ténérife) et l’Université Gaston Berger (Sénégal) sont les partenaires de cette initiative.

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